1893 Russe Français. Référence historique. Liste des sources et de la littérature utilisée
Au XIXe siècle, deux alliances opposées se sont formées sur la scène européenne : la Russie-Française et la Triple Alliance. Cela suggère qu'une nouvelle étape a commencé dans les relations internationales, caractérisée par une bataille acharnée entre plusieurs puissances pour la répartition de l'influence dans divers domaines.
L'économie dans les relations entre la France et la Russie
Le capital français a commencé à pénétrer activement en Russie dans le troisième tiers du XIXe siècle. En 1875, les Français créent une grande société minière dans le sud de la Russie. Leur capital était basé sur 20 millions de francs. En 1876, les Français introduisirent l’éclairage au gaz à Saint-Pétersbourg. Un an plus tard, ils ouvrirent des entreprises sidérurgiques et sidérurgiques en Pologne, qui appartenait alors à l'Empire russe. En outre, chaque année, diverses sociétés par actions et usines étaient ouvertes en Russie, dotées d'un capital de 10 millions de francs ou plus. Ils extrayaient du sel, du minerai et d’autres minéraux destinés à l’exportation.
À la fin du XIXe siècle, le gouvernement russe connaît certaines difficultés financières. Puis il fut décidé d'entamer des négociations en 1886 avec les banquiers français. Deux ans plus tard, les dialogues avec les banques s'engagent. Ils se développent avec succès et facilement. Le montant du premier prêt était faible : seulement 500 millions de francs. Mais ce prêt a été un bon début dans cette relation.
Ainsi, nous examinerons les relations économiques animées entre la Russie et la France dans les années quatre-vingt du XIXe siècle, initiées par la France.
Raisons du développement des relations économiques
Il y a trois bonnes raisons. Premièrement, le marché russe était très attractif pour les Français. Deuxièmement, les gisements de matières premières les plus riches de l’Empire russe attiraient activement les investissements étrangers. Troisièmement, l’économie est le pont politique que la France entendait construire. Nous parlerons ensuite de la formation de l’alliance russo-française et de ses conséquences.
Relations culturelles des pays alliés
Cet État que nous envisageons est lié par des traditions culturelles depuis de nombreux siècles. La culture française a considérablement influencé la culture russe et toute l'intelligentsia nationale a été informée des dernières idées des éclaireurs français. Les noms de philosophes et d'écrivains tels que Voltaire, Diderot, Corneille étaient connus de tout Russe instruit. Et dans les années 80 du XIXe siècle, une révolution radicale a eu lieu dans ces cultures nationales. En peu de temps, des maisons d'édition apparaissent à Paris, spécialisées dans l'impression d'œuvres littéraires russes. Les romans de Tolstoï, Dostoïevski, ainsi que les œuvres de Tourgueniev, Ostrovsky, Korolenko, Gontcharov, Nekrasov et d'autres piliers de la littérature russe ont été activement traduits. Des processus similaires sont observés dans diverses formes d’art. Par exemple, les compositeurs russes jouissent d’une large reconnaissance dans les cercles musicaux français.
Des lanternes électriques sont allumées dans les rues de la capitale française. Les citadins les appelaient « yablochkof ». Ils ont reçu ce nom d'après le nom de l'inventeur, qui était un célèbre ingénieur électricien domestique et professeur Yablochkov. Les sciences humaines françaises s’intéressent activement à l’histoire, à la littérature et à la langue russe. Et la philologie en général. Les travaux des professeurs Kurire et Louis Léger deviennent fondamentaux.
Ainsi, les relations russo-françaises dans le domaine culturel sont devenues multilatérales et élargies. Si auparavant la France était un « donateur » de la Russie dans le domaine culturel, alors au XIXe siècle, leurs relations sont devenues mutuelles, c'est-à-dire bilatérales. Il est à noter que les résidents de France se familiarisent avec les œuvres culturelles de la Russie et commencent également à développer divers sujets au niveau scientifique. Et nous passons à l’étude des raisons de l’alliance russo-française.
Relations politiques et conditions préalables à l'émergence d'une alliance de la part de la France
La France a mené de petites guerres coloniales durant cette période. C’est pourquoi, dans les années 80, ses relations avec l’Italie et l’Angleterre se sont tendues. Ensuite, des relations particulièrement difficiles avec l’Allemagne isolent la France en Europe. Ainsi, elle se retrouva entourée d'ennemis. Le danger pour cet État augmentant de jour en jour, les politiciens et les diplomates français cherchèrent à améliorer les relations avec la Russie et à s'en rapprocher dans divers domaines. C'est l'une des explications de la conclusion de l'alliance russo-française.
Relations politiques et conditions préalables à l'émergence d'une alliance de la part de l'Empire russe
Examinons maintenant la position de la Russie sur la scène internationale. A la fin du XIXe siècle, tout un système syndical se développe en Europe. Le premier d’entre eux est austro-allemand. La seconde est austro-germano-italienne ou autrement triple. Le troisième est l’Union des Trois Empereurs (Russie, Autriche-Hongrie et Allemagne). C'est là que l'Allemagne occupait une position dominante. Les deux premières unions menaçaient théoriquement la Russie, et la présence de l'Union des Trois Empereurs a suscité des doutes après la crise en Bulgarie. L'avantage politique de la Russie et de la France n'était pas encore d'actualité. En outre, les deux États avaient un ennemi commun à l'Est: la Grande-Bretagne, rivale de la France dans l'État égyptien et en Méditerranée, et de la Russie dans les terres asiatiques. Il est à noter que le renforcement de l'alliance russo-française est devenu évident lorsque les intérêts anglo-russes en Asie centrale se sont intensifiés, lorsque l'Angleterre a tenté d'entraîner l'Autriche et la Prusse dans l'hostilité envers la Russie.
L'issue des affrontements
Cette situation sur la scène politique a conduit au fait qu'il était beaucoup plus facile de signer un accord avec l'État français qu'avec la Prusse. En témoignent l'accord sur les concessions, le volume optimal des échanges, ainsi que l'absence de conflits dans ce domaine. De plus, Paris considérait cette idée comme un moyen de faire pression sur les Allemands. Après tout, Berlin était extrêmement réticent à formaliser une alliance russo-française. On sait que la pénétration de deux cultures a renforcé les idées politiques des puissances.
Conclusion de l'alliance russo-française
Cette union s'est formée très difficilement et lentement. Plusieurs étapes ont été précédées. Mais le principal était le rapprochement des deux pays. Ils étaient réciproques. Il y a cependant eu un peu plus d'action de la part de la France. Au printemps 1890, l’Allemagne refuse de renouveler l’accord de réassurance avec la Russie. Puis les autorités françaises ont retourné la situation dans leur sens. Un an plus tard, en juillet, une escadre militaire française visite Cronstadt. Cette visite n'est rien d'autre qu'une démonstration de l'amitié russo-française. Les invités ont été accueillis par l'empereur Alexandre III lui-même. Après cela, une nouvelle série de négociations entre diplomates a eu lieu. Le résultat de cette réunion fut un pacte entre la Russie et la France, qui fut scellé par les signatures des ministres des Affaires étrangères. Selon ce document, les États étaient obligés, en cas de menace d'attaque, de se mettre d'accord sur des mesures communes pouvant être prises simultanément et immédiatement. C'est ainsi que fut formalisée l'alliance russo-française (1891).
Prochaines étapes et actions
Il est à noter que la réception que l'empereur fit aux marins français à Cronstadt fut un événement aux conséquences considérables. Le journal de Saint-Pétersbourg s'est réjoui ! Avec une force aussi formidable, la Triple Alliance sera obligée de s’arrêter et de réfléchir. L'avocat allemand Bülow écrivit alors au Chancelier du Reich que la réunion de Cronstadt constituait un facteur lourd qui frappait durement la Triple Alliance renouvelée. Puis, en 1892, un nouveau développement positif se produit en ce qui concerne l'alliance russo-française. Le chef de l'état-major français est invité par la partie russe aux manœuvres militaires. En août de cette année, lui et le général Obruchev ont signé une convention militaire comprenant trois dispositions. Elle était censée être préparée par le ministre des Affaires étrangères, Giers, qui a retardé la représentation. Cependant, l’empereur ne le pressa pas. L'Allemagne a profité de la situation et a déclenché une nouvelle guerre douanière avec la Russie. De plus, l'armée allemande s'est développée pour atteindre 4 millions de combattants. Ayant appris cela, Alexandre III se mit sérieusement en colère et fit un pas de plus vers le rapprochement avec son allié, envoyant notre escadre militaire à Toulon. La formation de l’alliance russo-française a énervé l’Allemagne.
Formalisation de la convention
L'État français accueille avec enthousiasme les marins nationaux. Alors Alexandre III dissipa tous les doutes. Il a ordonné au ministre Giers d'accélérer la rédaction du projet de convention, et il l'a rapidement approuvé le 14 décembre. Puis eut lieu un échange de lettres, prévu par le protocole diplomatique entre les capitales des deux puissances.
Ainsi, en décembre 1893, la convention entra en vigueur. L'alliance française était conclue.
Conséquences du jeu politique entre la Russie et la France
Semblable à la Triple Alliance, l’accord entre la Russie et la France a été créé dans une perspective de défense. En fait, tant la première que la deuxième alliance cachaient un principe militaire agressif dans la saisie et la division des sphères d'influence des marchés de vente, ainsi que des sources de matières premières. La formation de l’alliance russo-française acheva le regroupement des forces qui bouillonnaient en Europe depuis le congrès de Berlin en 1878. Il s'est avéré que l'équilibre des forces militaires et politiques dépendait des intérêts qui seraient soutenus par l'Angleterre, qui était à l'époque l'État le plus développé économiquement. Cependant, Foggy Albion a préféré rester neutre, poursuivant une position qualifiée de « brillant isolement ». Cependant, les revendications coloniales croissantes de l'Allemagne ont forcé Foggy Albion à se tourner vers une alliance russo-française.
Conclusion
Le bloc russo-français a été formé en 1891 et a existé jusqu'en 1917. Cela a conduit à des changements importants et à l’équilibre des pouvoirs en Europe. La conclusion de l'alliance est considérée comme un tournant dans le développement de l'État français à l'époque de la Guerre mondiale. Cette unification des forces a permis à la France de surmonter son isolement politique. La Russie a assuré à son allié et à l’Europe non seulement la stabilité, mais aussi la force de son statut de grande puissance.
L’alliance entre la Russie et la France était dictée non seulement par les intérêts militaro-stratégiques communs des deux puissances, mais également par la menace d’ennemis communs. A cette époque /348/, l'union disposait déjà d'une base économique solide. Depuis les années 70, la Russie a cruellement besoin de capitaux libres pour investir dans l'industrie et la construction ferroviaire ; la France, au contraire, n'a pas trouvé un nombre suffisant d'objets pour son propre investissement et a activement exporté ses capitaux à l'étranger. C’est à partir de cette date que la part du capital français dans l’économie russe commença progressivement à croître. Pour 1869-1887 17 entreprises étrangères ont été fondées en Russie, dont 9 françaises.
Les financiers français ont exploité de manière très productive la détérioration des relations russo-allemandes. Les banques parisiennes rachètent les valeurs russes jetées sur le marché monétaire allemand. En 1888, les premiers emprunts russes d'un montant de 500 millions de francs sont émis à la Bourse de Paris, suivis d'emprunts en 1889 (pour 700 millions et 1 200 millions de francs), 1890 et 1891. Le capital français devint en peu de temps le principal créancier du tsarisme. Ainsi, dès le début des années 90, les bases de la dépendance financière de la Russie vis-à-vis de la France étaient posées. Les conditions économiques de l'union avaient également un aspect militaro-technique particulier. Déjà en 1888, le frère d'Alexandre III, le grand-duc Vladimir Alexandrovitch, venu à Paris en visite non officielle, avait réussi à passer une commande mutuellement avantageuse auprès des usines militaires françaises pour la production de 500 000 fusils pour l'armée russe.
Les conditions culturelles de l’alliance entre la Russie et la France étaient solides et anciennes. Aucun autre pays n’a eu un impact culturel aussi puissant sur la Russie que la France. Les noms de F. Voltaire et J.J. Rousseau, A. Saint-Simon et C. Fourier, V. Hugo et O. Balzac, J. Cuvier et P.S. Laplace, J.L. David et O. Rodin, J. Wiese et C. Gounod étaient connus de tous les Russes instruits. En France, on en savait toujours moins sur la culture russe qu’en Russie sur la culture française. Mais depuis les années 80, les Français se sont plus que jamais familiarisés avec les valeurs culturelles russes. Des maisons d'édition émergent, spécialisées dans la reproduction des chefs-d'œuvre de la littérature russe - les œuvres de L.N. Tolstoï et F.M. Dostoïevski, I.A. Gontcharova et M.E. Saltykov-Shchedrin, sans parler d'I.S. Tourgueniev, qui a longtemps vécu en France et est devenu l'un des écrivains préférés des Français. Le livre de M. de Vaupoé « Le roman russe », publié en 1886, est devenu non seulement un événement scientifique et littéraire, mais aussi un événement social en France.
Dans le contexte d'un rapprochement croissant entre la Russie et la France, une alliance a été préconisée dans les deux pays par les partisans d'une politique offensive active contre l'Allemagne. En France, tant qu’elle maintenait une position défensive à l’égard de l’Allemagne, une alliance avec la Russie n’était pas une nécessité pressante. Aujourd'hui, alors que la France se remet des conséquences de la défaite de 1870 /349/ et que la question de la revanche se pose à l'ordre du jour de la politique étrangère française, le cap vers une alliance s'impose nettement parmi ses dirigeants (dont le président S. Carnot et Premier ministre C. Freycinet) avec la Russie.
Pendant ce temps, en Russie, le gouvernement était poussé vers une alliance avec la France par les propriétaires fonciers et la bourgeoisie, qui étaient blessés par les sanctions économiques de l’Allemagne et préconisaient donc un virage de l’économie nationale des emprunts allemands vers les emprunts français. En outre, de larges cercles (politiquement très différents) du public russe étaient intéressés par l'alliance russo-française, qui prenait en compte l'ensemble des conditions préalables mutuellement avantageuses pour cette alliance. Un parti « français » commence à prendre forme dans la société, au sein du gouvernement et même à la cour royale. Son héraut était le célèbre « général blanc » M.D. Skobélev.
Le 17 février (le 5 selon le calendrier russe), à Paris, Skobelev, à ses risques et périls, a prononcé un discours « casse-cou » devant les étudiants serbes - un discours qui a fait le tour de la presse européenne et a plongé les cercles diplomatiques de Russie et d'Allemagne dans la confusion. . "Pas une seule victoire du général Skobelev n'a fait autant de bruit en Europe que son discours à Paris", notait raisonnablement le journal Kievlyanin à l'époque. L'ambassadeur de Russie en France, le prince N.A. Orlov (fils du chef des gendarmes A.F. Orlov) fut tellement choqué par ce discours qu'il rapporta à Giers que Skobelev « se faisait ouvertement passer pour Garibaldi ». De quoi parlait si fort le « général blanc » ? Il a accusé la Russie officielle d’être victime des « influences étrangères » et de perdre la trace de qui est son ami et qui est son ennemi. "Si vous voulez que je vous nomme cet ennemi si dangereux pour la Russie et pour les Slaves, je le nommerai pour vous", tonna Skobelev. - C'est l'auteur de «l'assaut contre l'Est» - vous le connaissez tous - c'est l'Allemagne. Je vous le répète et vous demande de ne pas l'oublier : l'ennemi, c'est l'Allemagne. La lutte entre les Slaves et les Germains est inévitable. Elle est même très proche !
En Allemagne et en France, ainsi qu’en Autriche-Hongrie, le discours de Skobelev est devenu pendant longtemps le sujet politique de l’actualité. L’impression qu’elle produisait était d’autant plus forte qu’elle était perçue comme une inspiration « venue d’en haut ». "Ce que dit Skobelev, général en service actif, le plus célèbre des militaires russes de l'époque, sans l'autorisation de personne, uniquement en son propre nom, personne ne l'a cru ni en France ni en Allemagne", a conclu à juste titre E.V. . Tarlé. Skobelev est décédé subitement quatre mois après ce discours. Mais le parti « français » au sein du « sommet » russe a continué à se renforcer. Il était composé du berger spirituel du tsar, K.P. Pobedonostsev, chef du gouvernement N.P. Ignatiev et son remplaçant D.A. Tolstoï, /350/ Chef d'état-major général N.N. Obruchev, le plus autoritaire des généraux (bientôt maréchal) I.V. Gurko, le plus influent des attachés de presse M.N. Katkov. En janvier 1887, le tsar disait déjà à Giers à propos des antipathies nationales des Russes à l'égard de l'Allemagne : « Avant, je pensais que c'était seulement Katkov, mais maintenant je suis convaincu que c'est toute la Russie. »
Il est vrai que le parti « allemand » était également fort à la cour et au sein du gouvernement russe : le ministre des Affaires étrangères N.K. Gire, son plus proche assistant et futur successeur V.N. Lamzdorf, ministre de la Guerre Vannovsky, ambassadeurs en Allemagne P.A. Saburov et Pavel Chouvalov. Le soutien judiciaire de ce parti était l'épouse du frère du tsar Vladimir Alexandrovitch, la grande-duchesse Maria Pavlovna (née princesse de Mecklembourg-Schwerin). D’une part, elle a influencé la famille du tsar en faveur de l’Allemagne et, d’autre part, elle a aidé le gouvernement allemand en l’informant des plans d’Alexandre III et des affaires russes. En termes d'influence sur le tsar et le gouvernement, ainsi qu'en termes d'énergie, de persévérance et de « calibre » de ses membres, le parti « allemand » était inférieur au parti « français », mais un certain nombre de facteurs étaient en faveur. du premier objectif facteurs qui ont entravé le rapprochement russo-français.
Le premier d’entre eux était le facteur géographique de l’éloignement. Une alliance militaire exigeait des relations opérationnelles, et celles-ci entre pays situés aux extrémités opposées de l'Europe semblaient très difficiles à la fin du XIXe siècle, alors qu'il n'y avait ni radio, ni air, ni même transport automobile, et que les communications télégraphiques et téléphoniques étaient tout simplement inexistantes. amélioré. Cependant, ce facteur promettait également des avantages évidents pour l'alliance russo-française, car il contenait la menace d'une guerre sur deux fronts, mortelle pour l'Allemagne.
Ce qui a davantage entravé l’union entre la Russie et la France, ce sont les différences dans leurs systèmes étatiques et politiques. Aux yeux d'un réactionnaire comme Alexandre III, l'alliance de l'autocratie tsariste avec la démocratie républicaine semblait presque contre nature, d'autant plus qu'elle orientait la Russie contre l'Empire allemand, dirigé par la dynastie des Hohenzollern, traditionnellement amicale et même liée au tsarisme. C’est sur cette mentalité monarchique d’autocrate que le parti « allemand » a construit sa politique. Gire dit directement en septembre 1887 au chargé d'affaires allemand à la cour d'Alexandre III (futur chancelier) B. von Bülow : « Je vous donne ma tête que jamais, jamais l'empereur Alexandre ne lèvera la main contre l'empereur Guillaume, ni contre lui / 351/ fils, ni contre son petit-fils. En même temps, Gire s'étonne sincèrement : « Comment ces Français peuvent-ils être assez stupides pour imaginer que l'empereur Alexandre ira avec toutes sortes de Clemenceau contre son oncle ! Cette alliance ne pouvait qu’effrayer l’empereur, qui ne voulait pas tirer des marrons du feu en faveur de la Commune. »
Cela montre pourquoi l’alliance russo-française s’est formée, certes de façon constante, mais lentement et difficilement. Elle a été précédée d'un certain nombre d'étapes préliminaires vers un rapprochement entre les deux pays, étapes mutuelles, mais plus actives de la part de la France.
Au printemps 1890, après le refus de l’Allemagne de renouveler l’accord de « réassurance » russo-allemand, les autorités françaises profitèrent habilement de la situation difficile de la Russie. Pour gagner les faveurs d'Alexandre III, le 29 mai 1890, ils arrêtèrent un groupe important (27 personnes) d'émigrés politiques russes à Paris. Dans le même temps, la police française n'a pas dédaigné les services d'un provocateur. Agent de la police secrète de Saint-Pétersbourg depuis 1883. Haeckelmann (alias Landesen, Petrovsky, Baer et le général von Harting), au courant des autorités policières de Paris et, apparemment, contre un certain pot-de-vin, a organisé les préparatifs de la tentative d'assassinat d'Alexandre III dans la capitale française : il a lui-même livré des bombes à l'appartement des «terroristes» visés a informé la police et s'est enfui sain et sauf. Les victimes arrêtées de sa provocation furent jugées et (à l'exception de trois femmes, acquittées avec une bravoure purement française) condamnées à la prison. Alexandre III, ayant appris cela, s'écria : « Il y a enfin un gouvernement en France !
Cette situation semblait particulièrement piquante car le gouvernement français était alors dirigé par Charles Louis Freycinet - le même Freycinet qui était le chef du gouvernement français en 1880, lorsqu'il refusa de livrer le membre de Narodnaya Volya L.N. au tsarisme. Hartmann, accusé d'avoir préparé un acte terroriste contre Alexandre II. Or, Freycinet, pour ainsi dire, expié auprès d'Alexandre III le péché de longue date de l'affront infligé à son père.
L'action policière de 1890 à Paris a ouvert la voie à un rapprochement politique entre les gouvernements russe et français. À l'été de la même année, le premier pratique un pas vers l’union. Chef d'état-major général de l'Empire russe N.N. Obruchev invita (bien sûr, avec la plus haute sanction) le chef adjoint de l'état-major français, R. Boisdefra, aux manœuvres des troupes russes. Les négociations entre Obruchev et Boisdeffre, bien qu'elles n'aient été formalisées par aucun accord, ont montré l'intérêt des dirigeants militaires des deux parties pour le traité d'union.
L'année suivante, en 1891, le camp adverse donne un nouvel élan à la formation du bloc russo-français, annonçant la reprise de la Triple Alliance. En réponse, la France et la Russie franchissent une deuxième étape pratique vers un rapprochement. Le 13 (25) juillet 1891, une escadre militaire française arrive à Cronstadt en visite officielle. Sa visite constitue une démonstration impressionnante de l’amitié franco-russe. L'escadre fut accueillie par Alexandre III lui-même. L'autocrate russe, debout, la tête découverte, écoutait humblement l'hymne révolutionnaire de la France « La Marseillaise », pour lequel, en Russie même, les gens étaient punis comme un « crime d'État ».
Suite à la visite de l'escadron, un nouveau cycle de négociations diplomatiques a eu lieu, dont le résultat a été une sorte de pacte consultatif entre la Russie et la France, signé par deux ministres des Affaires étrangères - N.K. Girsa et A. Ribot. Aux termes de cet accord, les parties s'engageaient, en cas de menace d'attaque contre l'une d'entre elles, à convenir de mesures communes qui pourraient être prises « immédiatement et simultanément ». "L'ancien révolutionnaire embrasse l'avenir" - c'est ainsi que V.O. a évalué les événements de 1891. Klioutchevski. Anatole Leroy-Beaulieu a qualifié 1891 d’« année de Cronstadt ». En effet, la réception royale donnée aux marins français à Cronstadt devint en quelque sorte l'événement de l'année aux conséquences considérables. Le journal « Saint-Pétersbourg Vedomosti » a déclaré avec satisfaction : « Les deux puissances, liées par une amitié naturelle, disposent d'une force de baïonnette si formidable que la Triple Alliance doit involontairement s'arrêter dans ses pensées. » Mais l'avocat allemand B. Bülow, dans un rapport adressé au chancelier du Reich L. Caprivi, a estimé que la réunion de Cronstadt était « un facteur très important qui pèse lourdement dans la balance contre la Triple Alliance renouvelée ».
La nouvelle année a marqué une nouvelle étape dans la création de l’alliance russo-française. R. Boisdeffre, qui dirigeait alors l'état-major général de France, fut de nouveau invité aux manœuvres militaires de l'armée russe. Le 5 (17) août 1892 à Saint-Pétersbourg, lui et le général N.N. Obruchev a signé le texte convenu de la convention militaire, qui signifiait en réalité un accord d'alliance entre la Russie et la France. Tels sont les principaux termes de la convention.
Si la France est attaquée par l'Allemagne ou l'Italie soutenue par l'Allemagne, la Russie attaquera l'Allemagne, et si la Russie est attaquée par l'Allemagne ou l'Autriche-Hongrie soutenue par l'Allemagne, alors la France agira contre l'Allemagne.
En cas de mobilisation des troupes de la Triple Alliance ou de l'une de ses puissances, la Russie et la France mobiliseront immédiatement et simultanément toutes leurs forces et les rapprocheront le plus possible de leurs frontières.
La France s'engage à déployer 1 300 000 soldats contre l'Allemagne, la Russie - de 700 à 800 000. "Ces troupes, dit la convention, seront pleinement et rapidement mises en action, de sorte que l'Allemagne devra combattre à la fois à l'Est et à l'Ouest. immediatement." "
La Convention devait entrer en vigueur après sa ratification par l'empereur de Russie et le président de la France. Les ministres des Affaires étrangères étaient censés préparer et soumettre son texte à la ratification. Cependant, Gire a délibérément (dans l'intérêt de l'Allemagne) retardé la présentation, invoquant le fait que sa maladie l'empêchait d'étudier les détails avec le plus grand soin. Le gouvernement français, au-delà de ses espérances, l'aide : il s'engage à l'automne 1892 dans un projet grandiose. panaméen arnaque.
Le fait est qu'une société par actions internationale créée en France en 1879 pour la construction du canal de Panama sous la présidence de Ferdinand Lesseps (le même qui a construit le canal de Suez en 1859-1869) a fait faillite à la suite de vols et corruption de nombreux hauts fonctionnaires, dont trois anciens premiers ministres. Plusieurs de ces individus, désespérément compromis, ont été traduits en justice. Un saut ministériel a commencé en France. Giers et Lamsdorf jubilèrent, anticipant la réaction d'Alexandre III. « Le Souverain, lit-on dans le journal de Lamzdorf, aura l’occasion de constater combien il est dangereux et imprudent de s’associer trop étroitement à des États sans gouvernement permanent, comme c’est le cas actuellement de la France. »
Le tsar n'a pas vraiment poussé Giers à étudier la convention, mais le gouvernement allemand, pour lequel Giers a travaillé si dur, a bouleversé tout son jeu. Au printemps 1893, l'Allemagne a lancé une autre guerre douanière contre la Russie et, le 3 août, son Reichstag a adopté une nouvelle loi militaire, selon laquelle les forces armées allemandes ont augmenté numériquement de 2 millions 800 000 à 4 millions 300 000 personnes. Ayant reçu des informations détaillées à ce sujet de l'état-major français, Alexandre III se mit en colère et franchit avec défi un nouveau pas vers le rapprochement avec la France, à savoir qu'il envoya une escadre militaire russe à Toulon pour une visite de retour. Il est vrai que le roi restait prudent. Il demanda /354/ des listes des amiraux qui parlaient bien français et de ceux qui parlaient mal le français. Dans la deuxième liste, le roi ordonna de choisir le pire locuteur du français. Il s'est avéré qu'il s'agissait du vice-amiral F.K. Avelan. Il fut envoyé à la tête de l'escadre en France, « pour qu'il y parle moins ».
La France accueillit les marins russes avec un tel enthousiasme qu'Alexandre III laissa tous les doutes. Il ordonne à Giers d'accélérer la présentation de la convention russo-française et l'approuve le 14 décembre. Puis eut lieu l'échange de lettres prévu par le protocole diplomatique entre Saint-Pétersbourg et Paris, et le 23 décembre 1893 (4 janvier 1894) la convention entra officiellement en vigueur. L'alliance russo-française est officialisée.
Comme la Triple Alliance, l’alliance russo-française a été créée extérieurement comme une alliance défensive. Essentiellement, tous deux ont connu des débuts agressifs en tant que rivaux dans la lutte pour la division et la redistribution des sphères d'influence, des sources de matières premières et des marchés sur la voie de la guerre européenne et mondiale. L'alliance de 1894 entre la Russie et la France a pour l'essentiel achevé le regroupement des forces intervenu en Europe après le Congrès de Berlin de 1878. F. Engels a défini les résultats du développement des relations internationales en 1879-1894 : « Les grandes puissances militaires du continent étaient divisés en deux grands camps, se menaçant l’un l’autre : la Russie et la France d’un côté, l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie de l’autre. » L’équilibre des pouvoirs entre eux dépendait en grande partie du côté que prendrait l’Angleterre, la puissance économiquement la plus développée du monde à l’époque. Les cercles dirigeants d’Angleterre préférèrent rester en dehors des blocs, poursuivant leur politique de « brillant isolement ». Mais l’antagonisme anglo-allemand croissant dû aux revendications coloniales les unes contre les autres a forcé l’Angleterre à se pencher de plus en plus vers le bloc russo-français.
Informations historiographiques. L'historiographie de ce sujet est relativement petite. Contrairement aux années précédentes et suivantes, la politique étrangère russe 1879-1894. les historiens étaient de peu d'intérêt, à l'exception d'un complot aussi central dans ce sujet que l'alliance russo-française.
Historiographie pré-révolutionnaire russe et au tournant des XIX-XX siècles. Traditionnellement, la question orientale a continué à être mise en avant dans toutes les questions de politique étrangère intérieure, même si, au fil du temps, elle est passée au second plan. Même l’alliance russo-française n’a fait l’objet de recherches particulières de la part des historiens russes qu’en 1917.
Dans l'historiographie soviétique, tous les aspects de la politique étrangère du tsarisme 1879-1894. ont été considérés d’une manière ou d’une autre. /355/ E.V. Tarle, puis F.A. Rothstein les a passés en revue dans ses ouvrages consolidés sur l'histoire de la diplomatie européenne à la fin du XIXe siècle. En 1928, le premier volume de l’ouvrage majeur de S.D. est publié. Skazkin à propos de « l'Union des 3 empereurs » 1881-1887. (Le tome 2 n'a pas été écrit). S'appuyant sur des données d'archives jusqu'alors inexplorées par quiconque, Skazkin a révélé les raisons de l'émergence et de l'effondrement de cette union et tous les aspects de ses activités comme la dernière tentative des trois monarchies les plus réactionnaires d'Europe de maintenir entre elles une neutralité au moins bienveillante - un tentative vouée à l’échec en raison de l’aggravation de leurs prétentions mutuellement hégémoniques, principalement dans les Balkans. Un ouvrage tout aussi approfondi sur l'alliance russo-française de 1894 n'est paru qu'en 1975. Ici, le processus de rapprochement progressif entre la Russie et la France 20 ans avant la signature du traité d'union entre elles a été exploré dans toute sa complexité, tout a été examiné dans détail - les conditions économiques, politiques, militaires et culturelles de l'union sont les conditions préalables à l'union et sa signification se manifeste à grande échelle. Aucune comparaison avec les travaux de S.D. Skazkin et A.Z. Manfred ne supporte pas le travail sur les mêmes sujets de V.M. Khvostov, trop politisé et déclaratif.
En Occident (principalement en France), la littérature sur l’alliance russo-française de 1894 est infiniment plus riche. R. Giraud a examiné les prérequis économiques de l'union, E. Daudet, J. Michon, W. Langer et autres - son essence diplomatique et militaire, et à partir de différentes positions : Michon, par exemple, a développé une intenable, bien que répandue en anglais et Littérature allemande, version selon laquelle l’alliance russo-française « est née de la question orientale ».
Autres sujets de la politique étrangère russe 1879-1894. dans l'historiographie étrangère sont peu couverts. Mais les historiens occidentaux ont écrit un certain nombre d’excellents ouvrages généralisants sur l’histoire des relations internationales de la fin du XIXe siècle, qui examinent la politique étrangère de la Russie tsariste dans un contexte paneuropéen.
Remarques
1. Le texte du discours de Skobelev et l'article d'introduction de celui-ci E. Publié dans Tarle : Red Archive. 1928 T. 2. P. 215-220.
2. Voir : Manfred A.3. Formation de l'alliance russo-française. M., 1975. P. 226 (d'après des documents d'archives).
3. Alexandre III était le neveu de Guillaume Ier et Guillaume II était son oncle.
4. Citation. par : Manfred A.Z. Décret. op. P. 227. J. Clemenceau était alors le chef des radicaux bourgeois en France.
5. Haeckelmann-Landesen fut très généreusement récompensé par Alexandre III en remerciement pour ses services rendus en 1890. Le provocateur est devenu (sous le nom de von Harting) le chef de la police secrète russe à l'étranger avec le grade de général et un salaire élevé.
6. M.E. Saltykov-Shchedrin, dans ses essais « À l'étranger », ironise amèrement sur la façon dont, une fois à Paris, il a entendu chanter la « Marseillaise » dans la rue : « Moi-même, bien sûr, je n'ai pas chanté - mais comment pourrais-je ne pas souffrir pour ma présence! "
7. Recueil de traités entre la Russie et d'autres États (1856-1917). P. 281.
8. Depuis lors, le terme même « Panama » est devenu un nom commun pour désigner des escroqueries particulièrement importantes.
9. Voir, par exemple : Zhikharev S.A. La politique russe dans la question orientale. M., 1896. T. 1-2 ; Gorianov S.M. Bosphore et Dardanelles. Saint-Pétersbourg, 1907.
10. Voir : Tarle E.V. L'Europe à l'ère de l'impérialisme. 1871-1919. M., 1927 ; Rotshtein F.A. Les relations internationales à la fin du XIXe siècle. M. ; L., 1960.
11. Voir : Skazkin S.D. La fin de l’alliance austro-russe-allemande. M., 1928. T. 1 (2e éd. - M., 1974).
12. Voir : Manfred A.Z. Formation de l'alliance russo-française. M., 1975.
13. Voir : Khvostov V.M. L'alliance franco-russe et sa signification historique. M., 1955 ; Histoire de la diplomatie. 2e éd. M., 1963. T. 2. Ch. 5, 8 (auteur du volume - V.M. Khvostov).
14. Voir : Girault R. Emprunts russes et investissements français en Russie. 1887-1914. P., 1973.
15. Voir : Debidur A. Histoire diplomatique de l'Europe. M., 1947. T. 2. ; Taylor A. La lutte pour la domination en Europe (1848-1918). M., 1958 ; Renouvin P. La paix armée et la grande guerre (1871-1919). P., 1939. L'article de synthèse et d'analyse de F. Engels « La politique étrangère du tsarisme russe » (Marx K., Engels F. Works. 2e éd. T. 22) conserve une grande importance scientifique.
Culture
Le XIXe siècle fut véritablement l’âge d’or de la culture en Russie. La prédiction de M.V. s’est réalisée – complètement et clairement. Lomonossov, qui soutenait en 1747,
Que peut posséder Platonov
Et les Newtons à l'esprit vif
Terre russe pour accoucher !
La principale raison de la forte croissance de la culture russe au XIXe siècle. il y avait un processus croissant de remplacement du féodalisme par le capitalisme dans toutes les composantes (économiques, sociales, politiques, spirituelles) des deux systèmes. Ce processus se développait de manière latente avant même l'abolition du servage. La réforme de 1861 la libère et l'accélère. En conséquence, le rythme du développement national de la Russie s'est accéléré et la vie du pays (culturelle en particulier) est devenue plus mouvementée que jamais. Un certain nombre de facteurs découlant du remplacement du féodalisme par le capitalisme ont contribué à un progrès culturel sans précédent en Russie.
Premièrement, leur croissance est infiniment plus rapide qu’au XIXe siècle. (surtout dans les décennies qui ont suivi la réforme) les forces productives, et avec leur croissance, la mobilité de la population a augmenté : la masse de plusieurs millions de dollars de paysans s'est déplacée de village en ville, vers les usines et les usines, vers la construction de chemins de fer, etc. Tout cela a entraîné des changements majeurs dans la vie spirituelle du peuple : le besoin de connaissances et de personnes instruites pour le service public, l'éducation, l'industrie et le commerce s'est accru ; La demande de livres, de magazines, de journaux, d'émissions culturelles et de divertissements s'est accrue.
Deuxièmement, la transition de la Russie du féodalisme au capitalisme s’est accompagnée de la formation accélérée de nations slaves sur son territoire et de l’annexion de régions frontalières étrangères, qui ont ainsi été également entraînées dans le cours de l’histoire panrusse. Cela a stimulé la croissance rapide de la conscience nationale des peuples de Russie, ce qui a relancé le développement de la culture nationale et conféré une intégrité particulière, une maturité idéologique et un sens aux valeurs culturelles. L'activité créatrice des « classes inférieures » du peuple s'est manifestée par le fait que leurs représentants ont surmonté tous les obstacles jusqu'aux sommets de la culture nationale et mondiale. Les serfs étaient le poète T.G. Shevchenko, peintres O.A. Kiprensky et V.A. Tropinin, acteurs M.S. Shchepkin et P.S. Mochalov, actrices P.I. Zhemchugov et E.S. Semenova, /357/ architectes A.N. Voronikhin et P.I. Argunov, père et fils mécaniciens Cherepanov, compositeur A.L. Gourilev.
Troisièmement, le mouvement de libération contre le servage et l’autocratie a servi de puissant levier pour l’essor culturel. Tout au long du siècle, elle s'est développée en profondeur et en ampleur et, à mesure qu'elle s'est développée, elle a eu un impact plus fort sur la vie spirituelle du pays. Le camp démocratique représenté par ses penseurs, hommes politiques, artistes d'A.N. Radichtchev à G.V. Plékhanov a contribué au développement de la science, de la littérature et de l'art du point de vue du progrès historique, de l'humanisme, de la haute idéologie et de la nationalité.
Enfin, ils contribuèrent au progrès de la culture russe au XIXe siècle. ses liens avec les pays occidentaux, ses contacts mutuels et son échange de réalisations culturelles. A cette époque, en Occident, les relations économiques et sociales étaient plus développées qu’en Russie. Comparé à la Russie, le niveau général de la culture de l'Europe occidentale, qui était alors représentée par des géants de la pensée sociale comme G.F., était également plus élevé. Hegel, A. Saint-Simon, C. Fourier, G. Spencer, K. Marx ; des sommités scientifiques telles que P.S. Laplace, A. Humboldt, M. Faraday, C. Darwin, L. Pasteur ; des génies littéraires tels que I.V. Goethe, D. Byron, C. Dickens, O. Balzac, V. Hugo, G. Heine ; des sommités de l'art comme L. Beethoven, D. Verdi, F. Goya, N. Paganini, O. Rodin. Par conséquent, la communication avec l’Occident a eu un effet bénéfique sur le développement de la culture russe.
A la même époque, en Russie au XIXe siècle. Les facteurs qui ont entravé le développement de la culture nationale subsistaient : le servage, qui limitait les possibilités d'éducation, et l'absolutisme tsariste, qui rendait délibérément difficile l'accès du peuple au savoir. La culture russe s'est développée dans des conditions difficiles de confrontation entre des facteurs objectifs et subjectifs, dont les uns ont favorisé et d'autres ont entravé son progrès.
Inspirées par le même désir de préserver la paix, la France et la Russie, dans le seul but de se préparer aux exigences d'une guerre défensive provoquée par une attaque des troupes de la Triple Alliance contre l'une d'elles, s'accordèrent sur les dispositions suivantes :
1. Si la France est attaquée par l’Allemagne ou l’Italie soutenue par l’Allemagne, la Russie utilisera toutes les troupes dont elle dispose pour attaquer l’Allemagne.
Si la Russie était attaquée par l’Allemagne ou l’Autriche soutenue par l’Allemagne, la France utiliserait toutes ses troupes pour attaquer l’Allemagne. (Projet original français : « Si la France ou la Russie devaient être attaquées par la Triple Alliance ou l'Allemagne seule... »)
2. En cas de mobilisation des troupes de la Triple Alliance ou d'une de ses puissances constitutives, la France et la Russie, dès qu'elles en recevront la nouvelle, sans attendre un accord préalable, mobiliseront immédiatement et simultanément toutes leurs forces et se déplaceront. les rapprocher le plus possible de leurs frontières.
(Projet original français : "En cas de mobilisation des forces de la Triple Alliance ou de l'Allemagne seule...")
Les armées actives à utiliser contre l'Allemagne seront de 1 300 000 hommes du côté français, et de 700 000 à 800 000 hommes du côté russe. Ces troupes seront pleinement et rapidement mises en action, de sorte que l'Allemagne devra combattre à la fois à l'est et à l'ouest.
1. Les états-majors des deux pays communiqueront constamment entre eux afin de préparer et de faciliter la mise en œuvre des mesures prévues ci-dessus.
Ils se communiqueront en temps de paix toutes les informations concernant les armées de la Triple Alliance qui leur sont connues ou leur seront connues. Les voies et moyens de relations sexuelles en temps de guerre seront étudiés et prévus à l'avance.
2. Ni la France ni la Russie ne concluront une paix séparée.
3. Cette Convention sera en vigueur pour la même durée que la Triple Alliance.
4. Tous les points énumérés ci-dessus seront conservés dans la plus stricte confidentialité.
Signé:
adjudant général, chef d'état-major Obruchev, général de disposition, chef d'état-major adjoint Boisdeffre.
Recueil de traités entre la Russie et d'autres États. 1856-1917. - pages 281-282
Ce projet de convention militaire fut signé à Saint-Pétersbourg à l'initiative de la France le 5 août 1892 et marqua le début de la conclusion d'une alliance franco-russe contre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. La formalisation de cette union est intervenue après l'approbation de ce projet par l'empereur russe, le président français et le gouvernement français.
Alexandre III et son époque Tolmachev Evgeniy Petrovich
5. FORMATION DE L'UNION RUSSE-FRANÇAISE
5. FORMATION DE L'UNION RUSSE-FRANÇAISE
Le rapprochement russo-français découle du développement objectif des relations internationales. Bien entendu, les deux puissances étaient guidées par leurs propres idées et intérêts. Le rapprochement entre la Russie et la France était une réponse naturelle au parcours hostile de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et à l'unité des États de la Triple Alliance. Depuis 1870, la France était constamment sous la menace allemande. De plus, Paris et Saint-Pétersbourg ont connu de graves contradictions avec l'Angleterre. Contrairement à Londres, Paris a pris une position favorable à l'égard de la Russie sur le dossier bulgare. Le gouvernement de la Troisième République refusa d'accepter la délégation bulgare arrivée à Paris en janvier 1887 avec une demande d'aide pour résoudre la crise bulgare. Comme la Russie, la France n’a pas reconnu Ferdinand Cobourg comme prince bulgare.
Un élément important qui a déterminé le rapprochement russo-français était la coopération commerciale, financière et économique. Le volume du commerce extérieur entre les deux pays a considérablement augmenté. Les investissements français étaient répandus en Russie. Leur principal domaine d'application était l'industrie minière et métallurgique. En 1887, le gouvernement russe conclut à Paris le premier emprunt d'un montant de 500 millions de francs. Plusieurs autres prêts suivirent et, à la fin de 1889, la dette de la Russie envers les banques françaises s'élevait à 2 600 millions de francs. Par la suite, la France devient le principal créancier de la Russie.
Il convient de noter qu'à cette époque les liens intellectuels et spirituels entre la France et notre pays s'intensifient. Les titans de la pensée des Lumières françaises sont connus dans les couches culturelles de la Russie depuis le XVIIIe siècle. Plus tard, les sommités françaises du XIXe siècle Victor Hugo, Stendhal, Balzac, Flaubert, Zola, Maupassant « trouvèrent une sorte de seconde patrie dans notre pays ». À son tour, « la littérature russe gagne un très grand nombre d’adeptes en France ». Après Pouchkine, Lermontov, Gogol, Tourgueniev, autrefois connus des Français, L. Tolstoï, Dostoïevski, Gontcharov, Nekrasov, Saltykov-Shchedrin, Ostrovsky, Grigorovich, Pisemsky, Garshin, Korolenko et d'autres sont largement traduits dans leur langue. Bien des années plus tard, en août 1940, Romain Rolland évoquait avec respect l'importance de l'œuvre de Léon Tolstoï : « Le plus grand art de la guerre et de la paix, dont je n'ai trouvé la compréhension exacte chez aucun Français, car cette création est quelque peu déroutante pour moi. notre esprit gaulois, - cet envol au-dessus de l'univers, l'envol d'un génie au regard d'aigle » (374a, 1959, n° 10, p. 7). Une encyclopédie sur la Russie fut publiée à Paris en 1892.
À l’instar de la littérature, les compositeurs de la « Grande Poignée » – Moussorgski, Rimski-Korsakov, Borodine et d’autres – ont trouvé une large reconnaissance dans les cercles musicaux français. Tchaïkovski a été célébré avec beaucoup d'enthousiasme lors de soirées musicales à Paris, où il a reçu une grande attention pour son travail de la part de musiciens français exceptionnels. En 1892, il fut élu membre correspondant de l'Académie des Beaux-Arts.
Les lampes électriques allumées dans les rues de Paris étaient communément appelées « Yablochkof », du nom de l'ingénieur électricien russe Yablochkov, qui écrivait que depuis la capitale française « l'éclairage électrique s'est répandu dans le monde entier, atteignant le palais du Shah de Perse ». et le palais du roi du Cambodge. Professeur de l'Université de Moscou A.G. Stoletov en 1881 et 1882 donne des rapports scientifiques à la Société Française de Physique, dont il est élu membre. En 1882, N. N. Miklouho-Maclay informe les membres de la Société historique de France des résultats de son expédition en Océanie. En 1888, le prix Borden fut décerné au mathématicien professeur S.V. Kovalevskaya (246a, p. 190).
Dans le même temps, un certain nombre d'éminents scientifiques - A. Rambaud, Albert Vandal, Louis Léger, Courre, Henequin et d'autres ont consacré leurs travaux fondamentaux aux sujets russes (voir 182, pp. 292-294).
En mars 1891, l'Ordre russe le plus élevé de Saint-André le Premier Appelé fut décerné au président de la République française, Carnot, puis l'Ordre d'Alexandre Nevski fut décerné au ministre de la Guerre Freycinet et au ministre des Affaires étrangères. Affaires Ribot.
L’impulsion immédiate pour la conclusion de l’alliance russo-française fut le renouvellement démonstratif en mai 1891 de la triple alliance austro-germano-italienne. Cela a également été facilité par l'éventuelle adhésion à la Triple Alliance d'Angleterre. Alexandre III comprit la nécessité de créer un contrepoids fort. A propos d'extraits de journaux étrangers concernant la Triple Alliance et le rapprochement franco-russe, Alexandre III notait le 5 (17 juin) : « Comme il est souhaitable que tous ces canaux bouleversent nos bonnes relations avec la France. Preuve à quel point cette relation est dérangeante et désagréable pour eux » (182, p. 321).
La visite de l'escadre française à Cronstadt est devenue une nouvelle étape importante dans la démonstration ouverte de l'amitié franco-russe.
Le 13 (25) juillet 1891, une escadre française sous le commandement de l'amiral Gervais, décorée de drapeaux et de fanions lumineux, s'approche de la rade de Cronstadt. La Russie officielle et de haut rang, dirigée par Alexandre III, a chaleureusement accueilli les marins français. Le fait que l'empereur Alexandre III ait écouté l'hymne national français La Marseillaise la tête nue a fait une énorme impression sur ses contemporains. Dans son livre commémoratif, le tsar a laissé une entrée laconique : « … 13 juillet. À 9 heures du matin, nous sommes partis sur la « Tsarevna » vers Cronstadt sous mon étendard et celui des grecs... Nous avons traversé toute la route. lignée des Français et la nôtre. Étaient sur deux fr. Marengo et Marcéan. Petit-déjeuner pour 100 personnes à Derzhava. A 3 1/2 nous sommes retournés à la « Tsarevna »… » (22, d. 127, l. 7 vol.). Les célébrations se sont poursuivies pendant près de deux semaines. Toute la Russie réfléchie a exprimé sa profonde sympathie pour les invités français. Après Saint-Pétersbourg, les émissaires français se sont rendus à Moscou, où a été inaugurée le 15 mai une exposition française dont le principal organisateur était l'ancien ministre des Affaires étrangères Emile Flourens, qui « a fait de la question du rapprochement franco-russe sa, pour ainsi dire, sa deuxième profession." Alexandre III a également visité l'exposition à Moscou, au cours de la visite de laquelle et des invités français le Siège Mère a brillé par sa cordialité et son hospitalité. Les célébrations de Cronstadt n'ont pas moins fait impression en France même, dont le peuple a reçu les nouvelles de Russie avec le plus grand enthousiasme et le plus grand enthousiasme. De nombreux Français considèrent 1891 comme un tournant dans le destin de leur pays.
Le célèbre écrivain Anatole Leroy-Beaulieu l'a appelée « L'année de Cronstadt », soulignant l'importance de la visite. Toute la presse russe et française a couvert en détail les festivités de Cronstadt. « L'arrivée de l'escadre française à Cronstadt », notait dans « S. « Gazette de Saint-Pétersbourg » et l'accueil brillant qu'elle a reçu rendent, bien entendu, de plus en plus probable un rapprochement entre la France et la Russie. Les deux puissances, liées par une amitié naturelle, disposent d'une force de baïonnette si redoutable que la Triple Alliance doit involontairement s'arrêter dans ses pensées » (396a, 1891, n° 184).
Les célébrations de Cronstadt ont été un choc tangible pour l'Allemagne et ses satellites. Puis, en août 1891, après une réception solennelle à Cronstadt et capitale de l'empire par Alexandre III des marins de l'escadre française, qui annonçait au monde le rapprochement franco-russe, le général von Schweinitz, ambassadeur d'Allemagne à Saint-Pétersbourg Saint-Pétersbourg, écrivait dans une lettre de Krasnoïe Selo le jour du défilé militaire : « ... Je suis présent pour la seizième fois à ce spectacle militaire, mais aujourd'hui avec des sentiments nouveaux... mes trente années d'activité politique se terminent par l’effondrement de tous les principes pour lesquels j’ai travaillé » (182, p. 12).
Le 15 (27) août 1891, le ministre français des Affaires étrangères Ribot et l'ambassadeur de Russie en France Morenheim concluent un accord secret sous la forme d'un échange de lettres. Il s'agissait toujours d'une alliance, mais d'un accord consultatif. Les deux gouvernements ont convenu de « se consulter sur toute question susceptible de menacer la paix générale ». Cet accord est devenu le premier document établissant les bases de la future alliance russo-française dirigée contre les puissances de la Triple Alliance.
Un an plus tard, le 5 (17) août 1892, les chefs d'état-major des deux États, N. N. Obruchev et le général Boisdeffre, concluent une convention militaire secrète. Les parties se sont engagées à se prêter mutuellement assistance militaire en cas d'attaque allemande : les forces militaires doivent être rapidement mises en action, de manière à ce que l'Allemagne doive combattre simultanément à l'est et à l'ouest. La France était censée déployer 1 300 000 personnes contre l'Allemagne et la Russie, de 700 à 800 000 personnes. La République française était pressée de ratifier la convention. Alexandre III, ayant « approuvé le projet en principe », le confia au ministre des Affaires étrangères pour conclusion. Mais Gears a secrètement saboté la conclusion. Malgré les rappels répétés de Ribot, Obruchev, Vannovsky, il trouva divers prétextes pour tenter de geler l'approbation des accords entre les deux puissances.
Pendant ce temps, les relations russo-allemandes ont continué à se détériorer. Les conflits douaniers croissants ont conduit à une guerre douanière ouverte en 1893, qui a tendu les relations entre les pays. Parallèlement, le 3 août 1893, après approbation par le Reichstag, une nouvelle loi est entrée en vigueur en Allemagne, selon laquelle les forces armées allemandes devraient être augmentées de 1 million 500 000 baïonnettes et portées à 4 millions 300 000 soldats. À cet égard, Saint-Pétersbourg a décidé d'effectuer une visite de retour de la flotte russe dans les ports français. En octobre de la même année, l'escadre russe sous le commandement de l'amiral F.K. Avelan se rend à Toulon, où elle reçoit l'accueil le plus solennel. L'attention et la cordialité avec lesquelles la France accueillit les marins russes à Toulon, Lyon et Marseille témoignaient de l'affection sincère du peuple français pour la Russie.
Le 6 décembre 1893, Giers est contraint, avec quelques réserves, d'approuver le projet de convention militaire avec la République française. Le 14 décembre, à Gatchina, Alexandre III approuve le projet de convention et le projet de lettre à l'ambassadeur de France G. Montebello.
15 (27) décembre 1893 - 23 décembre 1893 (4 janvier 1894), un échange de lettres a eu lieu entre Montebello et Gears, à la suite duquel la convention militaire est entrée en vigueur et est devenue contraignante. Ainsi, le 4 janvier 1894, la formalisation de l'alliance russo-française est enfin achevée. Malgré l’incompatibilité politique et idéologique évidente entre la Troisième République française et l’Empire autocratique russe, les intérêts objectifs de l’État national ont joué un rôle décisif dans la politique étrangère et les relations internationales. La formation de l’alliance russo-française a divisé le continent européen en deux blocs militaro-politiques, à peu près égaux en puissance.
L'Union a joué un rôle important dans la politique internationale. Tous les pays européens, y compris l’Allemagne et l’Angleterre, furent contraints de compter avec lui. « L'amitié franco-russe », admettait le « Bulletin de l'Europe », « est devenue une garantie de paix et non une arme d'hostilité » (368, 1895, n° 10, p. 825). Le prestige de la Russie sur la scène internationale s'est accru. En fin de compte, l’équilibre des forces entre les deux blocs opposés dépendait en grande partie du choix de la « maîtresse des mers » de l’Angleterre. En attendant, dans les années 90. le lion britannique a eu de sérieux conflits avec l'ours russe en Extrême-Orient, en Chine et en Iran ; avec la France - en Afrique, au Siam ; avec les États-Unis - en Amérique latine.
Extrait du livre La France médiévale auteur Polo de Beaulieu Marie-AnneFormation du royaume de France Alors que les monarchies nationales commençaient tout juste à prendre forme en Europe, les deux États les plus puissants et les plus puissants, la France et l'Angleterre, s'affrontaient dans la lutte pour la possession des territoires anglais sur le continent.
Extrait du livre La formation et l'effondrement de l'Union des républiques socialistes soviétiques auteur Radomyslsky Yakov IsaakovichChapitre 3. Formation de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS) En parlant de l'URSS, nous pouvons dire que ce fut une période très difficile et incompréhensible de l'histoire de notre État. La crise politique la plus profonde qu'a connue la Russie au cours des derniers siècles a entraîné en 1917
Extrait du livre Histoire de la Russie aux XXe et début du XXIe siècles auteur Milov Léonid Vassilievitch§ 2. Formation et conception constitutionnelle de l'Union des Républiques socialistes soviétiques Formation de l'URSS. Selon la doctrine communiste, la question nationale (les contradictions dans les relations entre les peuples) semblait secondaire par rapport aux contradictions interclasses. Sa permission
Extrait du livre La Bataille des Deux Empires. 1805-1812 auteur Sokolov Oleg ValérievitchChapitre 1 Le début et la fin de l'alliance russo-française Imaginez un instant l'impossible : vous avez été transporté dans les années 80 du XVIIIe siècle et vous avez dit à un Saint-Pétersbourg ou un Parisien instruit que dans moins d'un quart de siècle la Russie et la France se rencontreraient dans une guerre immense et désespérée
Extrait du livre Nouvelle histoire de l'Europe et de l'Amérique aux XVIe et XIXe siècles. Partie 3 : manuel pour les universités auteur Équipe d'auteurs"Le problème allemand" au Congrès de Vienne. Formation de la Confédération germanique Le Congrès de Vienne (1814-1815), qui mit fin à l'épopée des guerres napoléoniennes, fut consacré à divers problèmes de la réorganisation politique de l'Europe. L’un des plus importants était celui de l’Allemagne.
auteurCONGRÈS DE VIENNE. FORMATION DE L'UNION SACREE Godefroy. Congrès de VienneMalgré le fait que la Russie, l'Autriche, la Prusse et l'Angleterre se sont battues ensemble contre Napoléon, les contradictions entre les gouvernements de ces pays se sont progressivement accrues. Après la défaite et l'abdication de Napoléon
Extrait du livre 500 événements historiques célèbres auteur Karnatsevitch Vladislav LeonidovitchFORMATION DE LA TRIPLE ALLIANCE Unification de l'Europe. CaricatureDans les années 80-90 du XIXe siècle. un système d'alliances s'est progressivement développé, qui a déterminé la configuration politique au début de la Première Guerre mondiale. Cela n'a pas été facile ; les diplomates ont dû prendre en compte les aspects les plus importants
Extrait du livre 500 événements historiques célèbres auteur Karnatsevitch Vladislav LeonidovitchFORMATION DE LA TRIPLE ENTITÉ - L'ALLIANCE DE L'ANGLETERRE, DE LA FRANCE ET DE LA RUSSIE La formation définitive des principaux blocs qui ont participé à la Première Guerre mondiale s'est produite lorsque les alliances de la Russie avec la France (qui existaient depuis le début des années 90 du 19e siècle) et L'Angleterre avec la France (depuis 1904). )
Extrait du livre Histoire de Sparte (périodes archaïque et classique) auteur Pechatnova Larissa Gavrilovna1. FORMATION DE L'UNION DU PÉLOPONNÉSIEN Époque de l'émergence de la Ligue du Péloponnèse La Ligue du Péloponnèse, dirigée par Sparte, a vu le jour grâce aux changements dans la politique étrangère de Sparte, déterminés par la tendance progressivement émergente à étendre sa sphère d'influence. ,
Extrait du livre Chronologie de l'histoire russe. La Russie et le monde auteur Anisimov Evgueni Viktorovitch1806 Création de la Confédération du Rhin. Liquidation du Saint-Empire romain germanique Après la défaite de l'Autriche et de la Russie en 1805 et de la Prusse en 1806, Napoléon, tel un véritable boucher, commença à « écorcher » le Saint-Empire romain germanique, composé de 350 Allemands.
Extrait du livre Histoire de l'État et du droit des pays étrangers : aide-mémoire auteur auteur inconnu61. CRÉATION DE L'UNION DE L'ALLEMAGNE DU NORD 1866 FORMATION DE L'EMPIRE ALLEMAND ET SA CONSTITUTION 1871 Dans les années 50-60. XIXème siècle La Prusse assume de plus en plus le rôle de leader de l'unification allemande : en 1861, le syndicat panallemand est adopté par la Diète fédérale de la Confédération allemande.
Extrait du livre Histoire du monde. Tome 3 L'Âge de Fer auteur Badak Alexandre NikolaïevitchFormation de la Ligue du Péloponnèse En raison de l'antagonisme existant entre les hilotes dépendants et les citoyens de la « communauté des égaux » à Sparte, une menace pour l'ordre public est apparue. Les conditions sociales créées à Sparte généraient une menace constante d'hilotes
Extrait du livre Histoire du monde antique [Orient, Grèce, Rome] auteur Nemirovsky Alexandre ArkadévitchChapitre IV La conquête de l'Italie par Rome et la formation de l'Union romano-italienne (VI-III siècles avant JC) Guerres de Rome au Ve siècle. avant JC La formation de l'État romain s'est accompagnée de guerres continues avec ses voisins - les Latins, les Étrusques et les Italiques. Durant la période royale, la civitas romaine
Extrait du livre Histoire de l'Ukraine. Essais scientifiques populaires auteur Équipe d'auteursLa formation de l'Union soviétique L'un des chercheurs les plus réputés sur le communisme soviétique en Occident, A. Besançon, a fait une observation qui fournit la clé pour comprendre les modèles de transformation de l'Empire russe en Union soviétique. Dans un article publié dans le livre
Extrait du livre Histoire de l'Ukraine auteur Équipe d'auteursÉducation de la Nouvelle Russie. La guerre russo-turque Avec le développement de l'Empire russe a commencé le développement progressif des vastes étendues terrestres du Champ Sauvage, situées entre l'Hetmanat ukrainien et la Crimée et longtemps considérées comme les « terres de Zaporozhye ». En 1752, il fut formé
Extrait du livre Histoire de la RSS d'Ukraine en dix volumes. Tome sept auteur Équipe d'auteursChapitre III FORMATION DE L'UNION DES RÉPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIÉTIQUES Après la guerre civile, le jeune Pays des Soviets a dû résoudre des tâches extrêmement difficiles : éliminer dans les plus brefs délais la ruine économique, développer la construction socialiste,
Résumé : l'article est consacré à l'étude des événements historiques et politiques qui ont contribué à la décision de créer une alliance russo-française, dont les actions ont été inscrites dans la convention militaire entre la Russie et la France. L'ouvrage examine les raisons qui ont accéléré la conclusion de cette convention, examine les principales dispositions de la convention, ainsi que la procédure de sa signature et son rôle dans le développement ultérieur des relations internationales.
Mots clés : alliance russo-française, convention russo-française, Triple Alliance, Entente, Alexandre III.
DIMENSION HISTORIQUE ET JURIDIQUE DE LA CONVENTION RUSSE-FRANÇAISE DES ANNÉES 90. XIXÈME SIÈCLE
Résumé : l'article est consacré à l'étude des événements historiques et politiques qui ont contribué à la décision de créer une alliance russo-française, qui a abouti à une convention militaire entre la Russie et la France. Le document examine les causes qui ont précipité la conclusion de cette Convention, les dispositions fondamentales de la Convention et la procédure de sa signature et son rôle dans le développement ultérieur des relations internationales.
Mots-clés : Alliance russo-française, Convention russo-française de la Triple Alliance, « les alliés », Alexandre III.
La signature de la Convention russo-française (1891-1894) a servi de condition préalable à la formation de l'union de la Russie et de la France. En 1891, le 21 août, un accord fut signé entre la Russie et la France sur des consultations sur toutes les questions et un accord politique entre les deux parties. Plus tard, en 1892, le 27 août, cet accord fut complété par une convention militaire signée par les chefs d'état-major de Russie et de France N. N. Obruchev et R. Boisdefre. Par la suite, la création de l’alliance russo-française était une condition préalable à l’émergence de la Triple Entente.
L'objectif principal de la création de l'alliance russo-française était de fournir une assistance mutuelle en cas d'attaque de l'Allemagne ou de l'Autriche-Hongrie contre la Russie ou de l'Italie contre la France. Cette alliance fut confirmée plus tard par la Convention navale russo-française de 1912.
Examinons les principales raisons qui ont contribué au rapprochement entre la Russie et la France et, par la suite, à la création de l'union franco-russe :
1. Le bloc allemand était la principale force militaire en Europe, renforçant particulièrement sa position après la victoire dans la guerre franco-prussienne de 1870-1874. Le chancelier allemand Bismarck a suivi une politique plutôt restrictive à l'égard de la Russie jusqu'à la défaite de la France. Un accord de réassurance est conclu entre la Russie et l'Allemagne, les obligeant à maintenir une neutralité bienveillante en cas de guerre avec une troisième puissance. Mais après l’arrivée au pouvoir de Guillaume II, les relations entre l’Allemagne et la Russie se sont détériorées. Il y avait de sérieuses divergences entre le chancelier Bismarck et l'empereur Guillaume II sur la question de l'attitude envers la Russie. Bismarck considérait la guerre avec la Russie comme désastreuse.
L'Allemagne a refusé de renouveler l'accord de réassurance. Toutes ces circonstances ont contribué au rapprochement entre la Russie et la France.
2. Intérêts économiques de la Russie et de la France. La France cherchait une opportunité d’investir des capitaux à l’étranger, la Russie lui offrait une telle opportunité. Depuis les années 80 du XIXe siècle, la France a commencé à investir activement ses capitaux dans l'industrie russe, devenant ainsi le leader des investisseurs étrangers en Russie.
3. La troisième raison qui a contribué à la signature plus rapide de la convention russo-française était l'escalade des actions hostiles de l'Allemagne envers la Russie - la guerre douanière russo-allemande, censée contribuer à l'asservissement de la Russie par le capital allemand.
La convention militaire franco-russe de 1891-1894 comprenait 7 articles. Les principales dispositions de cette convention étaient les suivantes :
1. En cas d'attaque de l'Allemagne ou de l'Italie contre la France, la Russie utilisera toutes ses troupes disponibles contre l'Allemagne. En cas d'attaque de l'Allemagne ou de l'Autriche contre la Russie, la France utilisera ses troupes pour attaquer l'Allemagne.
2. lors de la mobilisation des forces militaires de la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie), ou de l'un des pays membres de la Triple Alliance, dès qu'elles en recevront la nouvelle, la Russie et la France mobiliseront immédiatement toutes leurs troupes disponibles .
3. En cas d'hostilités de la part de l'Allemagne, la Russie (de l'est) mobilisera une armée d'un montant de 700 000 à 800 000 personnes, de la France (de l'ouest) - 1 300 000 personnes.
4. Les états-majors de la Russie et de la France mèneront à tout moment des négociations actives entre eux afin de préparer et de faciliter les mesures ci-dessus.
5. Aucun des pays ne conclura de paix séparée.
6. La présente Convention sera en vigueur pendant la durée de la Triple Alliance.
Ainsi, la convention entre la Russie et la France visait à réglementer les actions de ces puissances en cas d'attaque des pays de la Triple Alliance. La Convention russo-française a été approuvée par les chefs d'État sur une période de 2 ans (de 1891 à janvier 1894), sous l'influence de plusieurs facteurs. Considérons la procédure de signature de la convention franco-russe.
En 1891, l'escadre française arrive à Krondchtat, où commencent les négociations sur la coopération mutuelle entre les deux puissances. Ensuite, l'ambassadeur de Russie à Paris Merengueil a reçu des développements approuvés par le gouvernement russe et Alexandre III sur toutes les questions liées à la menace pour la paix mondiale et aux accords sur les mesures en cas d'attaque contre l'une des parties.
Les cercles dirigeants russes ont proposé de se limiter à signer uniquement un accord sur les arrangements politiques, sans affecter les obligations militaires. L'empereur Alexandre III accepta de compléter l'accord politique par la convention militaire de 1892.
Les dispositions définitives furent formulées un an plus tard lors de la convention militaire de 1892. Un an seulement après la signature de la convention, celle-ci a finalement été approuvée par les chefs des deux États. La date finale d'adoption de l'accord était le 23 décembre 1893 / 4 janvier 1894.
La France a insisté pour formaliser l'union franco-russe ; la Russie a retardé la signature de la convention, car il y avait des doutes, des hésitations sur cette question et il n'y avait pas de certitudes claires. Mais la situation a changé après que l’Allemagne a refusé de renouveler l’accord de réassurance avec la Russie. Cela renforça la confiance de la Russie en 1894 et, en janvier, la convention militaire entre la Russie et la France fut finalement signée.
Ainsi, la signature de la convention militaire russo-française s'est déroulée en plusieurs étapes ; pendant deux ans, les parties ont négocié entre elles ; la France a été l'initiatrice de la formalisation du traité.
La signature du traité russo-français revêtait une grande importance dans le système des relations internationales :
1. le caractère défensif, mais non offensif, de l'alliance a permis de maintenir l'équilibre en Europe.
2. Après la formation de l'Entente, l'alliance russo-française a acquis un caractère agressif : l'Angleterre a commencé à coopérer activement avec la France, puis avec la Russie, en essayant d'éliminer son « concurrent » allemand. Les contradictions anglo-allemandes conduisirent ensuite au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
La Convention entre la Russie et la France était avant tout un accord militaire entré en vigueur seulement après une attaque des pays de la Triple Alliance (au moins un pays). Il convient de noter le temps nécessaire à l'accord et à la signature de cette convention, qui a été retardé principalement par la partie russe, en raison des doutes et des contradictions existants. La signature de la convention russo-française marqua le début de l'alliance russo-française qui, après l'annexion de l'Angleterre, acquit un caractère agressif. La Convention russo-française fut le premier pas vers la création de l'Entente.
Bibliographie
1. Recueil de traités entre la Russie et d'autres États. 1856-1917 / Éd. E.A. Adamova, comp. I.V. Kozmenko. – M. : Maison d'édition d'État de littérature politique, 1952. – 464 p.
2. Laktionov A. Histoire de la diplomatie : T. 3 / comp. A. Laktionov. - M : AGIR- AGIR MOSCOU. – 2006. – 943 p.
3. Maltatuli P.V. L'empereur Nicolas II et l'Union franco-russe : le début et la fin de la « Lune de miel » 1894-1903 // Vestnik VGU. Série : Histoire. Science politique. Sociologie. – n°1, 2017, p. 68-72.
4. Chernikov A.V. L'Union franco-russe comme facteur de stabilité en Europe // Appui scientifique à la production agro-industrielle. Actes de la conférence scientifique et pratique internationale, 2010, p. 123-124.
5. Chernikov A.V. De l'alliance russo-française à l'Entente : évolution d'une alliance défensive à la guerre mondiale // Notes scientifiques provinciales. – n° 1, 2015, p. 89-97.